Ruptures économiques : Madagascar, Pérou… quand l’instabilité financière précipite la crise politique

Dans plusieurs pays confrontés à des difficultés économiques structurelles, Madagascar, le Pérou, d’autres encore, nous assistons aujourd’hui à des crises politiques aiguës résultant d’un « craquage » économique. Ces démocraties fragiles sont mises à rude épreuve quand les populations perdent confiance dans la capacité des institutions à répondre à leurs besoins fondamentaux (emploi, services publics, sécurité).

À Madagascar, des coupures répétées d’eau et d’électricité, la pauvreté endémique et la corruption larvée ont alimenté un vaste mouvement de protestation mené par la jeunesse. Ce mouvement a débouché sur un coup d’État militaire en octobre 2025, avec la dissolution du gouvernement et la mise en place d’une transition. En parallèle, au Pérou, l’impeachment de la présidente Boluarte suscite des mobilisations massives contre la corruption, la violence et l’instabilité politique.

Les causes de ces effondrements sont souvent similaires : un endettement élevé, une croissance trop faible pour absorber une population jeune, une dépendance aux exportations de matières premières, une fuite des capitaux, et des institutions faibles incapables de distribuer les ressources de manière juste. Le manque de crédibilité des élites politiques provoque des crises de confiance, et dès que survient une étincelle — une réforme impopulaire, une crise monétaire, un choc externe, le système vacille. Au Pérou, malgré une croissance de +3,2 % en 2025, l’incertitude politique bride les investissements et accentue les primes de risque.

Sources : Reuters (Madagascar) | CFR (Pérou) | BBVA Research

Pourquoi c’est important : La fragilité des économies pousse les démocraties à des points de rupture : sans réformes structurelles, le désespoir social peut déboucher sur des bouleversements politiques majeurs et des reculs démocratiques.

Auteur

Mr.Somanou Vincent
Mr.Kehil Thomas

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