Le prix de l’or enchaîne les records et semble désormais résolument engagé sur une trajectoire haussière de long terme. À l’heure où les marchés digèrent l’idée d’une politique monétaire américaine plus souple, les prévisions s’envolent : certains analystes évoquent un seuil de 3 800 dollars l’once d’ici fin 2025, alimenté par la faiblesse persistante du dollar, les tensions géopolitiques, et une demande croissante des banques centrales.
Cette dynamique est renforcée par des signaux économiques fragiles : ralentissement de la croissance, emploi vacillant aux États-Unis, et incertitudes sur les trajectoires budgétaires occidentales. Résultat, l’or reprend sa place historique de valeur refuge, captant les flux des investisseurs en quête de stabilité dans un monde de plus en plus imprévisible.
Ce mouvement est loin d’être purement spéculatif : en Europe, les réserves nationales d’or, comme celles de l’Allemagne ou de la Suisse, voient leur valorisation grimper à des niveaux inédits. Ce rééquilibrage stratégique pourrait devenir une tendance de fond pour les banques centrales, qui cherchent à se dédollariser partiellement tout en se prémunissant contre une éventuelle crise monétaire.
Enfin, un scénario extrême alimente les spéculations : en cas de remise en cause de l’indépendance de la Réserve fédérale américaine déjà évoquée dans certains cercles politiques, le cours de l’or pourrait exploser jusqu’à 5 000 dollars l’once. Un niveau théorique, mais révélateur du rôle de plus en plus central que l’or joue dans l’architecture financière mondiale.
Sources : Reuters | Reuters (weekly update) | Financial Times | Euronews
Pourquoi c’est important : La flambée du prix de l’or révèle des fragilités profondes dans le système financier mondial et repositionne le métal précieux comme un pilier stratégique pour les banques centrales, les investisseurs et les États.