Le prix du carburant est en chute libre en Suisse : début septembre, le litre d’essence s’est négocié à seulement 1,65 CHF, un niveau jamais vu depuis 2020. Cette baisse spectaculaire est principalement due à une double conjonction : la baisse du prix du baril de Brent sous les 83 USD et un affaiblissement marqué du dollar face au franc suisse, rendant les importations de pétrole brut bien moins coûteuses pour la Confédération.
Mais de l’autre côté de la frontière, en France, les automobilistes paient toujours près de 1,722 € € le litre, malgré des remises ponctuelles de certaines enseignes. Résultat : des files de véhicules suisses envahissent quotidiennement les stations-service de l’Ain ou de la Haute-Savoie, alimentant un véritable « tourisme à la pompe ». Pour certains frontaliers, le plein en France permet d’économiser jusqu’à 25 CHF par passage.
Si cet écart peut sembler absurde, il s’explique par la structure même du prix du carburant. En Suisse, les marges de distribution très critiquées ces derniers mois représentent jusqu’à 30 centimes par litre. En France, ce sont les taxes qui pèsent : entre la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), la TVA et d’autres contributions, près de 48 % du prix à la pompe va directement dans les caisses de l’État.
À l’heure où les tensions géopolitiques en mer Rouge et la demande asiatique fragilisent la stabilité du marché pétrolier, cette guerre des prix de l’essence entre pays voisins prend une tournure économique et sociale. En particulier dans les zones frontalières, où le moindre centime d’écart sur le carburant devient un indicateur du pouvoir d’achat et des politiques fiscales nationales.
Pourquoi c’est important : Les variations du prix du carburant révèlent les déséquilibres fiscaux entre pays voisins, impactent le comportement des consommateurs et influencent directement les dynamiques transfrontalières.

