La Réserve fédérale américaine a abaissé mercredi 10 décembre son taux directeur de 25 points de base, le portant à une fourchette comprise entre 3,50 % et 3,75 %, marquant ainsi la troisième baisse consécutive de l’année. Cette décision, très attendue par les marchés, reflète la volonté de la banque centrale de soutenir une économie américaine confrontée à un ralentissement du marché du travail et à une inflation toujours supérieure à son objectif.

La décision de politique monétaire n’a toutefois pas été prise à l’unanimité : sur les douze votants du Comité fédéral de l’open market, trois ont exprimé des opinions divergentes. Deux responsables, dont les présidents des banques fédérales de Chicago et de Kansas City, ont souhaité maintenir les taux inchangés, tandis qu’un autre a plaidé pour une réduction plus importante. Cette dissidence souligne les tensions internes quant à la trajectoire future de l’économie américaine.

Le président de la Fed, Jerome Powell, a souligné lors de la conférence de presse qui a suivi que les décisions futures seraient fortement conditionnées par les données économiques à venir, notamment sur l’emploi et l’inflation, et que la fourchette actuelle pourrait désormais se situer proche de ce que la banque considère comme un niveau neutre. Cette position reflète la prudence de l’institution face aux risques de ralentissement sans pour autant compromettre la stabilité des prix.

La décision intervient alors que les données économiques récentes montrent des signes de fragilisation du marché du travail, avec un léger ralentissement des créations d’emplois, tout en voyant une inflation persister au-dessus de la cible de 2 % de la Fed. Les membres du comité restent profondément divisés sur la question de savoir si l’accent doit être mis sur le soutien à l’emploi ou sur la maîtrise de l’inflation, ce qui rend les perspectives de politique monétaire encore incertaines pour 2026.

Sur les marchés financiers, la nouvelle a suscité des réactions mitigées : si certains titres ont progressé, les investisseurs restent attentifs aux signaux envoyés par la Fed sur l’éventualité de futures baisses de taux. Parallèlement, les perspectives divergent quant à l’orientation des taux l’année prochaine, certains prévoyant une ou plusieurs réductions supplémentaires, tandis que d’autres anticipent une pause prolongée ou même une hausse possible selon l’évolution des indicateurs économiques.